« A la différence de la plupart des activités des secteurs secondaire et tertiaire, l’agriculture a une mission territoriale qui l’empêche de se délocaliser pour bénéficier de conditions plus avantageuses. » Luc Thomas constate que les premiers pas de la libéralisation agricole sont difficiles en Suisse. Pour y remédier, il insiste sur la nécessité d’améliorer, sous la surveillance de l’Etat, les rapports de force entre producteurs et distributeurs. Sur la question de l’ouverture des frontières, le front du refus à la mondialisation s’élargit. Les paiements directs ou un regroupement de pays pour établir une certaine autosuffisance alimentaire pourraient constituer des solutions.
Les difficultés de la paysannerie suisse, Marc-André Bory les connaît bien. Avec quelques collègues, il a créé une étable communautaire à la pointe de la technique. Si ce regroupement a permis de répartir les tâches et ainsi d’améliorer la qualité de vie, la situation reste précaire et l’avenir incertain dans les campagnes. M. Bory a ainsi repris cette phrase qui circule parmi les paysans européens : « Ce ne sont pas des hectares qu’il nous faut, ce sont des voisins. »
En Europe, la volonté est de parvenir à une libéralisation totale du marché de l’électricité d’ici 2005. Matthias Fringer a pris comme exemple l’Allemagne, où le marché est libéralisé à 100 % depuis 1998. Points positifs, le développement des services à valeur ajoutée, notamment en ce qui concerne la gestion énergétique, la baisse des prix grâce à une renégociation des contrats, ainsi que la continuité et la qualité des services. Le marché montre par contre une tendance à la cartellisation et la question du renouvellement du parc de production se pose. Pour assurer la sécurité de l’approvisionnement et définir le service public, l’Etat a un rôle important à remplir.
Jean-Marc Revaz a évoqué les changements que connaît le secteur de l’électricité en Suisse. Pour les distributeurs, une libéralisation peut être une opportunité pour développer de nouveaux services: fourniture d’énergie renouvelable, sécurité d’approvisionnement, offre globale (électricité, eau, gaz, télécoms), etc.
Georges Baumgartner a présenté la réussite de la privatisation des chemins de fer dans ce pays. Celle-ci s’est déroulée de manière pragmatique, sous la conduite du ministère des transports. A la fin des années 80, après cinq ans d’études, le gouvernement a créé sept compagnies privées. Aujourd’hui, ces sociétés ont diversifié leurs revenus et le pays dispose des chemins de fer les plus modernes et efficaces au monde. Au-delà du rail, M. Baumgartner a également fait un vibrant plaidoyer en faveur du Japon qui, malgré la crise, reste la deuxième économie et le principal créditeur du monde, et possède l’épargne la plus importante.