L’idée du projet de Swissmetro date de trente ans. Sa genèse en est la problématique de l’évolution du trafic. La route représente le 80% de la mobilité et par conséquent, la forte dépendance du pétrole prend une ampleur inquiétante. Les axes de transport arrivent à saturation et les conséquences écologiques en sont dramatiques ; l’impact sur l’environnement est alarmant. Quelles solutions proposer pour répondre aux impératifs du Traité de Kyoto, à la taxe CO2 et à l’épuisement du pétrole ? La Suisse apporte sa contribution avec Rail 2000, les NLFA et le raccordement aux LGV (lignes à grande vitesse) mais ne répond que partiellement au cahier des charges. Grâce à des technologies de pointe, Swissmetro permet de repenser notre vision du transport. Le projet est toujours d’actualité car il suscite bien des interrogations. Relier Lyon à Munich en 2h grâce à l’Eurometro ou Genève à Lyon en 20 minutes a de quoi laisser songeur. Les marchés potentiels les plus porteurs seraient les centres des villes, les aéroports et les liaisons entre ces différents pôles. Mais, au vu de l’investissement consenti par la Confédération pour ce projet, environ 10 millions, contre les 30 milliards accordés aux NLFA, à Rail 2000 ainsi qu’au raccordement aux LGV, la Suisse ne manifeste pas de réelle ambition et ne semble pas vouloir devenir ce carrefour européen dans le transport des personnes. Pour ce faire, il serait souhaitable de définir une politique de développement à même de relever un tel défi. M. Mossi conclut en citant Saint-Exupéry : « l’important n’est pas de prévoir l’avenir, mais de le rendre possible ».
C’est l’histoire d’une société qui rêvait de pouvoir substituer des énergies fossiles par des matières premières renouvelables. Ainsi naissait en été 1993 Eco Energie Etoy. Aujourd’hui, la réussite se mesure par les 15,5 millions de litres de biodiesel (à base de colza) produits à ce jour et 1013 membres cultivant 1400 hectares de colza. La production tourne 24h sur 24 et 7 jours sur 7 pour une production hebdomadaire de 50’000 litres de biodiesel. Grâce à l’appui de partenaires enthousiastes, cette société a su développer un concept novateur et pionnier en matière d’énergie renouvelable. Les biocarburants offrent des solutions pertinentes face aux impératifs liés à la protection de l’environnement ; ils répondent aujourd’hui aux problèmes de demain. Les agriculteurs ne s’y sont pas trompés en apportant leur plein soutien au projet. Au vu de cette émulation et de la croissance des activités, l’objectif futur n’est rien de moins que de doubler la capacité, pourquoi pas en utilisant des huiles végétales usagées pour la fabrication de biodiesel. Et les conférenciers de terminer avec le même dynamisme : « une goutte d’huile dans l’économie agricole et environnementale, une force vive pour la croissance ».
Silentoil : une PME suisse au potentiel mondial. Pour son fondateur, Fabio Cesa, le facteur essentiel vecteur de croissance est le marché. Cette société s’est profilée sur le marché de la gestion du stockage et de l’approvisionnement du mazout ou de l’essence d’une manière moderne, efficace et bon marché, grâce à une jauge électronique qui envoie, via GSM, des informations sur le niveau résiduel de liquide dans une citerne. Les données récoltées peuvent ensuite être transférées et gérées sur une base de donnée centrale. Un programme spécifique permet de gérer de manière optimale les stocks. La force de ce concept réside dans la notion de Machine to Machine , à savoir la mise en place de système de communication entre différentes machines, et ce, à distance. Le potentiel est par conséquent important puisqu’un tel procédé peut aussi s’étendre aux véhicules, aux ascenseurs, à la gestion de palettes, etc. Parmi les prochains objectifs : répliquer le même modèle en Allemagne et développer des canaux de distribution en Europe, dans le but de rendre cette technologie encore plus générique. A l’heure actuelle, Silentoil gère 11’000 bâtiments et réalise 30 millions de chiffre d’affaires.
« Nespresso a failli ne jamais voir le jour ». Marc-Alain Dubois entame sa conférence en rappelant que cette success story a aussi été semée d’embûches : des machines peu fiables, problèmes d’écoulement de la capsule, acceptation du système, prix élevé, aspects écologiques, vente au travers du Club Nespresso. Il fallut y croire. 15 ans après, Nespresso peut se targuer d’être présente dans 38 pays avec 12’000 points de vente et 1,2 million de membres du Club Nespresso. Le potentiel de croissance, très élevé, pousse à l’innovation et la PME n’a de cesse d’étendre sa gamme de produits (nouvelles machines, nouvelles variétés de cafés, etc.), de développer ses prestations (renforcer la relation clientèle, extension des canaux de distribution avec 6 boutiques, etc.) et soigner sa communication (lancement d’un magazine, communication des valeurs de la marque, etc.). C’est avant tout un concept visionnaire où le client est placé sur un piédestal; tout est mis en avant pour créer « un cordon ombilical » avec le consommateur. Nespresso devient un life style, avec toutes les valeurs émotionnelles et symboliques liées au produit. Un tel succès fait des envieux, mais la concurrence peine à venir. Alors, la saga Nespresso pourra-t-elle être copiée un jour ? La question demeure.
« Penser que demain est meilleur qu’hier ». Xavier Comtesse constate que la croissance change de nature, mais qu’avant tout, il faut se transformer soi-même et se battre sur sa capacité à pouvoir transformer. Il met en exergue deux sons de cloche : celui des entrepreneurs qui disent que l’innovation est vitale, que le client est toujours roi, que la productivité est la clé du succès et que la transformation est au cour du processus de croissance et celui du politique pour qui l’innovation doit être soutenue, pour qui la formation est un facteur clé, pour qui la productivité est aussi une affaire d’Etat et qui estime que le processus de transformation est vital pour l’avenir du pays. L’Etat doit donner de la productivité à ses clients (tous les citoyens). Cette transformation en cours est un abandon de la suprématie de l’offre sur la demande. L’offre doit s’adapter à la demande et tenir compte, le plus fidèlement possible, des attentes et des besoins des clients.